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La boucle est bouclée : de la phase de conception au produit final

Kris Organe - Expert en durabilité Private Banking
Faites-vous aussi partie des deux Européens sur trois qui aimeraient utiliser leurs appareils numériques un peu plus longtemps, à condition que leurs performances ne se détériorent pas ? Les déchets électroniques augmentent actuellement à un rythme de 2 % par an et nous recyclons moins de 40 %, bien que cela soit parfaitement faisable. Notre économie linéaire perd trop de valeur : les produits numériques en bon état sont de toute façon jetés parce que nous ne pouvons pas remplacer la batterie ou les pièces intégrées, ou parce que les logiciels ne peuvent pas être mis à jour.

L'économie circulaire est la voie à suivre

Dans une économie circulaire, nous réutilisons les résidus et les déchets comme matières premières dans l'économie. Cependant, jusqu'à 80 % de l'impact environnemental d'un produit est déterminé pendant la phase de conception. Une véritable économie circulaire commence donc par le développement du produit, en se concentrant au maximum sur la réutilisabilité - c'est-à-dire la possibilité de démonter le produit final de manière modulaire et de réutiliser les composants séparément - et/ou la recyclabilité des matières premières. Cette approche complète le cercle.
La Commission européenne est fortement engagée dans cette économie circulaire. Avec le nouveau plan d'action pour l'économie circulaire, elle a non seulement fixé le cap économique pour les prochaines décennies, mais vise également à renforcer la compétitivité des entreprises européennes. Les ambitions sont si élevées que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a même parlé du moment « Man to the Moon » de l’Europe.

Par le haut et par le bas

La circularité est recherchée non seulement en influençant la phase de conception des produits et en optimisant les processus de production, mais aussi en pilotant la demande de produits. Au sein de l'Union européenne, le pouvoir d'achat des gouvernements représente 14 % du produit intérieur total.
La Commission utilisera ce pouvoir d'achat d'en haut pour atteindre ses objectifs
en imposant des exigences minimales pour les marchés publics ;
en rendant obligatoire l'établissement de rapports sur les marchés publics ;
en stimulant l'échange d'informations entre les acheteurs publics.
Ce ne sont pas seulement les pouvoirs publics qui déterminent la direction de la marche, mais la demande des consommateurs influence également de bas en haut la motivation des entreprises à opter pour un modèle de rémunération circulaire. La génération Z ou les Millenials, nés entre 1995 et 2010, ne sont plus seulement ouverts à l’économie partielle et à l'alimentation végétale. Ils sont également plus conscients des limites de la planète Terre pour continuer à nous fournir des matières premières. Peut-être un peu naïf comme argument, mais lisez Lambik Plastiek, un récent album de Suske & Wiske (Bob et Bobette). Dans ce livre, les héros de la bande dessinée sauvent une baleine qui s'est régalée des nombreux sacs et bouteilles en plastique qui flottent dans la mer. Vous comprendrez alors exactement la vision du monde avec laquelle la prochaine génération de consommateurs grandira.

Les entreprises prennent l'initiative

Veldeman Bedding est une entreprise belge non cotée en bourse, à la pointe de la circularité. L'entreprise développe des lits selon un modèle écologique dont le principe de base est la "conception pour le démontage" (DFD). Avec le concept "vel_you", ils ont développé le premier lit entièrement circulaire en 2018. Cette entreprise a notamment reçu pour cela la reconnaissance SDG Pioneer, un certificat décerné aux entreprises qui contribuent de manière significative aux objectifs de développement durable (SDG) des Nations unies. L'un de ces 17 objectifs est le n° 12 : Consommation et production durables, dont l'économie circulaire est le moteur.
Pour ceux qui consignent régulièrement leurs bouteilles recyclables, un nom comme Tomra peut sembler familier. L'entreprise fabrique des distributeurs automatiques inversés où l'on échange une bouteille vide contre un bon de réduction. Aujourd'hui, les distributeurs automatiques Tomra, qui ont une part de marché de 70 %, retirent 35 milliards de bouteilles en plastique de la circulation. La production annuelle de 700 milliards de bouteilles de boissons en plastique montre qu'il existe un potentiel pour cette entreprise.
Enfin, Lenzing est un exemple intéressant dans le cadre du thème du traitement des déchets et de la gestion des matières premières. L'entreprise est active dans la fabrication de textiles à base de produits naturels (copeaux de bois). Cette méthode permet d'éviter l'ajout de produits chimiques dans la production textile. Elle réduit également l'empreinte écologique - puisque le coton ne doit pas être transporté - et le recyclage progresse remarquablement mieux.

Investir dans l'économie circulaire

Les exemples ci-dessus montrent que les options dont disposent les gestionnaires d'actifs et les conseillers financiers pour investir dans la durabilité sont également en expansion. Nos experts préfèrent les entreprises qui sont à l'avant-garde de la transition vers une économie circulaire ou les entreprises qui contribuent de manière tangible à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies. En outre, il existe de nombreux autres critères stricts pour les investissements durables, mais il est clair qu'il s'agit d'une tendance structurelle, soutenue par les consommateurs, les entreprises et les gouvernements. Degroof Petercam y contribue également et opte résolument pour la durabilité et l'économie circulaire.
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