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Monthly Market News

Monthly Market News Octobre 2020 – Tendances sur les marchés

Deux thèmes ont dominé les marchés financiers en octobre : la nouvelle flambée des cas de coronavirus et les élections présidentielles aux États-Unis. Les rendements obligataires ont pris des directions différentes aux États-Unis et en Europe.

Marchés d’actions : un mois à deux visages

Après avoir clôturé septembre dans le rouge, les marchés d'actions se sont redressés durant la première quinzaine d’octobre. Le S&P 500 a même pratiquement renoué avec son record de début septembre. Au début du mois, le marché estimait encore qu’un accord sur un plan de relance allait pouvoir être trouvé aux États-Unis avant les élections. En outre, les investisseurs semblaient s’être accommodés de la perspective d’une victoire du candidat démocrate, Joe Biden. L’explosion des cas de coronavirus – en Europe, mais aussi aux États Unis – a cependant jeté une ombre sur les marchés durant la seconde moitié du mois. Les bourses européennes, où les mesures de confinement sont les plus strictes et où l’impact économique en sera donc le plus fort, ont enregistré la plus faible performance du mois. Les marchés émergents, et plus particulièrement asiatiques, ont quant à eux surperformé. Contrairement aux mois précédents, les actions de croissance n’ont pas fait mieux que les actions « value » et ont affiché des résultats assez similaires. Cette évolution peut être attribuée à la hausse des rendements obligataires (aux États-Unis) et à des positionnements en prévision d’une possible victoire de Biden. Les publications des résultats trimestriels ont également joué un rôle. La réaction des cours face aux résultats des entreprises de croissance est globalement restée assez timide, même lorsque les résultats ont dépassé les attentes. Cela montre que celles-ci restent tout de même élevées pour ces entreprises.
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Marchés obligataires : divergence entre les rendements obligataires européens et américains

Si les rendements sur les obligations de référence allemandes et américaines évoluent généralement dans la même direction, cela n’a pas été le cas en octobre. Les taux européens se sont repliés tandis que le taux de référence à 10 ans a progressé aux Etats-Unis. Les taux européens ont été poussés à la baisse par la crainte des conséquences économiques des nouvelles mesures de confinement dans plusieurs pays européens. La déclaration de la Banque centrale européenne d’un renforcement plus que probable de son soutien monétaire en décembre a également pesé dans la balance. Les taux d'intérêt américains ont quant à eux été dopés par l'espoir d'un plan de relance budgétaire, même si démocrates et républicains du Congrès n'ont finalement pas réussi à s’entendre avant les élections. En cas de victoire de Biden, il n’est pas exclu qu’un plan de relance plus ambitieux soit mis en œuvre.
Les spreads des pays du sud de la zone euro et des obligations d’entreprises sont restés relativement stables en octobre. L’écart de rendement des obligations d’entreprises a légèrement augmenté vers la fin du mois, sur fond de regain d’aversion pour le risque sur les marchés.
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Banques centrales : statu quo

La Banque centrale européenne n’a, comme prévu, pas modifié sa politique monétaire en octobre. Cependant, elle a pour la première fois montré de claires indications d’un renforcement de son soutien monétaire en décembre. La banque devrait, selon toute vraisemblance, augmenter la capacité (actuellement 1 350 milliards d'euros) et prolonger la durée (actuellement jusque fin juin 2021) de son programme d'achat PEPP. Le rebond de la pandémie et les nouvelles mesures de confinement mettent en effet en péril la reprise de l'activité économique et rendent l'objectif d'inflation plus difficile à atteindre.
La Réserve fédérale ne devrait pas non plus modifier sa politique monétaire lors de sa réunion de début novembre. Les chiffres économiques restent relativement favorables aux États-Unis.
La banque centrale japonaise s’est montrée relativement positive à propos des perspectives économiques. Sa politique monétaire est restée inchangée et aucune modification n’est par ailleurs attendue dans les prochains mois.
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Devises : le renminbi poursuit sa progression

La livre britannique s'est légèrement redressée après des signaux indiquant que les négociations entre l'UE et le Royaume-Uni se poursuivraient malgré l’expiration de la date butoir de mi-octobre. Un accord commercial (limité) serait toujours possible.
Les monnaies « refuges » comme le yen japonais et le franc suisse se sont légèrement appréciées par rapport à l’euro (environ 1 % toutes les deux).
Le renminbi chinois a poursuivi sa progression grâce à la forte reprise économique post corona en Chine. La devise a atteint son plus haut niveau face au dollar en plus de deux ans. La perspective d'une victoire de Biden pourrait aussi avoir contribué à cette hausse, vu qu’elle pourrait induire une légère détente dans le conflit commercial qui oppose les États-Unis à la Chine.
Les devises émergentes ont perdu du terrain à la fin du mois, en raison d’une aversion pour le risque généralisée chez les investisseurs. Le peso mexicain a tiré son épingle du jeu (en prévision d'une victoire de Biden) et la lire turque s’est fortement dépréciée. La monnaie turque est tombée à un plancher historique (vis-à-vis du dollar) en raison des tensions géopolitiques auxquelles le pays doit faire face (Haut-Karabakh, possibles sanctions des États-Unis, conflit avec la France). Ces tensions s'ajoutent à des fondamentaux déjà faibles. Les hausses de taux successives n'ont pas permis d’endiguer la chute de la devise.
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Matières premières : cuivre, le métal vert

Le cours de l’or est resté relativement stable durant le mois écoulé et a fluctué autour de 1 900 dollars l’once. D'une part, l'espoir de nouvelles mesures d’aide fiscale, avant ou après les élections, était toujours présent aux États-Unis. D’autre part, la hausse des rendements obligataires outre-Atlantique a entraîné un coût d’opportunité plus élevé, ce qui n’est pas de nature à soutenir le prix de l’or. Vers la fin du mois, le métal précieux n’a pas pu profiter du regain d’aversion pour le risque des investisseurs, à cause d’un dollar plus fort.
Le cours du Brent est de nouveau passé sous la barre des 40 dollars le baril, la nouvelle flambée de cas de coronavirus dans l'hémisphère nord faisant craindre un ralentissement de la reprise de la demande. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a averti que si la perturbation de la demande due à la pandémie persistait, cela pourrait entraîner un changement de comportement permanent des consommateurs, avec des répercussions durables sur la demande. Les pays de l’OPEP+ envisagent de ralentir le rythme de réduction de leurs restrictions de production. À la cadence actuelle, deux millions de barils supplémentaires seraient mis sur le marché tous les jours à partir de janvier.
Les cours des métaux industriels ont bien résisté en octobre et ont pu compenser leur baisse de septembre, grâce, entre autres, à une forte demande de la Chine. Le prix du cuivre a notamment atteint son plus haut niveau en plus de deux ans. Indispensable dans le processus d’électrification de l’approvisionnement énergétique, le métal profite en effet des investissements « verts ». La Chine a annoncé le mois dernier sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, alors qu’une victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines constituerait une bonne nouvelle pour les investissements dans les énergies renouvelables.
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