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Monthly Market News août 2020 – Tendances sur les marchés

En août, les marchés d’actions ont évolué de manière assez positive. Une dichotomie se manifeste de plus en plus, avec des performances sectorielles très contrastées. Le prix de l'or n’a pas pu maintenir son niveau record historique de plus de 2 000 dollars l’once.

Tendance des marchés d’actions : dichotomie boursière

Après avoir clôturé le mois de juillet sur une note négative, les marchés d’actions sont repartis à la hausse en août. Le sentiment des investisseurs reste plutôt positif. Les actions américaines ont fait mieux (en devise locale) que les actions européennes. Le S&P500 a pu dépasser le niveau de février en août et a donc établi un nouveau record historique. Les marchés d’actions européens sont dans une tendance horizontale depuis juin. Le marché demeure soutenu par une saison des résultats relativement favorable aux États-Unis et par une nouvelle amélioration des chiffres économiques. L’absence de nouvelles mesures de soutien outre-Atlantique et les tensions entre les États-Unis et la Chine (TikTok, Huawei) n’ont pas eu de répercussions significatives sur le sentiment des investisseurs.
L'activité dans certains secteurs (par exemple, le tourisme) reste toutefois beaucoup plus soumise à l'évolution du coronavirus que dans d'autres (par exemple, la technologie). Cette dichotomie se manifeste de plus en plus sur les marchés d’actions, où les performances sectorielles varient considérablement. La technologie continue de surperformer tandis que les secteurs cycliques restent à la traîne. La progression des actions technologiques détermine fortement la performance de la bourse dans son ensemble. Cela se reflète dans les performances du marché américain, où le poids des actions technologiques est plus important que le marché européen. Le poids de plus en plus élevé de ces valeurs dans les indices américains signifie également que la performance du S&P500 devient de plus en plus tributaire de la performance d’un nombre limité d’actions.
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Tendance des marchés obligataires : hausse des anticipations d’inflation aux États Unis

Au cours du mois d’août, les rendements sans risque ont augmenté, mais restent dans la fourchette dans laquelle ils fluctuent depuis plusieurs mois. Les taux sur les obligations de référence de l’Allemagne et des États-Unis ont atteint respectivement -0,40 % et 0,75 % en fin de mois. La volatilité (implicite) des obligations est, comme pour les actions, très faible dans une perspective historique, ce qui peut également être attribué aux achats des banques centrales ainsi qu’à leur communication sur les taux directeurs futurs.
Aux États-Unis, on ne peut ignorer la forte hausse des anticipations d’inflation des investisseurs. Après avoir diminué de plus de moitié en mars en raison de la crise du coronavirus, ces dernières ont atteint à nouveau leur niveau pré-coronavirus aux Etats-Unis (autour de 1,75 % sur base des obligations d’Etat indexées à l’inflation à 10 ans). Cela reflète d’une part l’amélioration de la situation économique, et d’autre part la communication de la Fed de tolérer une inflation au-delà de la cible de 2% pour un certain temps dans le futur. Dans la zone euro, les attentes d'inflation du marché n'ont récupéré qu'un peu plus de la moitié du terrain perdu.
Les spreads sur les émetteurs à risque plus élevés ont encore baissé en août, tant pour les pouvoirs publics (pays du sud de la zone euro) que pour les entreprises. Le niveau de février (pré-coronavirus) n’est pas encore tout à fait atteint.
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Banques centrales : nouvel objectif d’inflation de la Réserve fédérale

Lors du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a annoncé la modification attendue de la définition de l’objectif d'inflation. La Fed se fixera désormais un objectif d’inflation moyenne. Jusqu’à présent, la Réserve fédérale visait à maintenir l’inflation à moyen terme autour de 2 %. Depuis que cet objectif d’inflation a été introduit en 2012, l’inflation est trop souvent restée inférieure à cet objectif. En fixant un objectif d’inflation moyenne, la banque centrale vise à maintenir l’inflation sur une période donnée (non déterminée, par exemple un cycle économique), en moyenne à l’objectif de 2 %. Si l'inflation reste sous cet objectif pendant un certain temps, la banque centrale tolérera désormais une inflation supérieure à la cible, pour ainsi atteindre une moyenne sur l’ensemble de la période concernée. Cela signifie que si l’inflation venait à augmenter au-delà de 2 %, la banque centrale ne resserrera pas sa politique monétaire directement, ce qui équivaudrait donc à un assouplissement implicite de la politique monétaire.
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Devises : le dollar reste faible

Après sa forte dépréciation du mois de juillet par rapport à l’euro, le dollar est resté relativement stable face à la devise commune en août. La dépréciation du dollar face à l’euro depuis mai s’élève à 10 %. La baisse du dollar est due à la fois à des facteurs structurels (déficit budgétaire, déficit courant) et à des facteurs plus récents (écart de taux d’intérêt en baisse, accentué par le nouvel objectif d’inflation de la Fed).
La livre sterling reste relativement stable, malgré les nouveaux rapports selon lesquels les négociations entre le Royaume-Uni et l'UE sur leur future relation commerciale après la fin de la période de transition le 31 décembre ne progressent guère. Le yen japonais s’est trouvé légèrement affaibli à la suite du départ inattendu du Premier ministre japonais Abe.
Dans les marchés émergents, la dépréciation du real brésilien se poursuit sans relâche, principalement en raison du possible relâchement du gouvernement en matière de discipline budgétaire.
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Matières premières : volatilité accrue de l’or

Début août, le prix de l’or a grimpé à 2 050 dollars l’once, un record historique. Après la forte hausse des derniers mois, le métal précieux n'a toutefois pas pu maintenir le niveau supérieur à 2 000 dollars en raison des taux obligataires sans risque temporairement plus élevés. Mais la redéfinition de l'objectif d'inflation de la Fed pourrait soutenir le prix de l’or à moyen terme, si les attentes d’inflation progressent à un moment où les taux nominaux restent aux niveaux bas actuels.
La demande de pétrole reprend, mais l’Agence internationale de l’énergie et l’OPEP ont toutes deux revu à la baisse leurs prévisions de demande de pétrole en raison d’une reprise affaiblie de la mobilité (et du trafic aérien en particulier). Les restrictions de production de l’OPEP+ ont été réduites de 2 millions de barils en août, pour atteindre 7,7 millions de barils par jour. Le prix du pétrole a encore légèrement augmenté en août, mais a globalement fluctué autour de 45 dollars le baril.
Le rebond des métaux industriels s’est poursuivi en août. Les prix sont soutenus par la reprise rapide de l’activité industrielle et de construction en Chine.
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La technologie continue de surperformer tandis que les secteurs cycliques restent à la traîne.

Johan Gallopyn
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