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Les cinq thèmes de notre stratégie d’investissement pour 2021

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
L’arrivée du vaccin fait entrevoir le bout du tunnel de la crise sanitaire. Les perspectives d’un redémarrage de l’activité économique après la levée des confinements continueront selon nous à dominer la dynamique des marchés financiers en 2021 et méritent un positionnement plus positif. Mais la rapidité à laquelle les programmes de vaccination pourront être implémentés reste un facteur d’incertitude et, en attendant, les plans de soutien monétaires et budgétaires devraient continuer à être maintenus. Cinq thèmes principaux déterminent notre stratégie d’investissement pour 2021.

1. La perspective d’une normalisation se traduit par une attitude plus positive

La vitesse à laquelle un vaccin a été développé est encourageante pour la gestion de la crise sanitaire et laisse augurer d’une reprise bénéficiaire. Cela, combiné à une prime de risque encore élevée, mérite un positionnement plus positif sur les bourses. Nous avons donc renforcé le poids des actions dans les portefeuilles. Il nous reste cependant encore de la marge pour augmenter nos investissements en actions. A court terme, la situation économique reste difficile ! Nous sommes au milieu de la deuxième vague en Europe et de la troisième vague aux Etats-Unis où de nouvelles restrictions continuent d’être imposées. En outre, la rapidité avec laquelle les programmes de vaccination pourront être implémentés dépend non seulement des chaines d’approvisionnement et de logistique, mais aussi de la capacité de nos gouvernements à convaincre leur population des bienfaits du vaccin. Ces sujets sont difficiles à gérer et constituent des facteurs de risques potentiels pour les bourses.

2. Une préférence pour des bourses spécifiques

Notre positionnement favorise avant tout les bourses américaines. C’est là que se trouve la plus forte concentration d’entreprises issues des technologies de l’information et des services de communication (ces secteurs représentent plus de 40 % des indices boursiers américains). Ces secteurs sont ceux qui bénéficient le plus directement de la révolution digitale qui est LA grande opportunité d’investissement de notre génération. Cela étant dit, la digitalisation touche tous les secteurs d’activité – de la consommation à la finance en passant par les services de santé.
Si nous avons moins d’actions européennes aujourd’hui qu’il y a un an, les bourses européennes ne sont pas pour autant laissées pour compte dans notre stratégie. Plusieurs facteurs structurels à long terme se sont améliorés pour l’économie européenne ces derniers mois. En particulier, le lancement cette année d’une première émission d'obligations communes est un événement qui devrait, enfin, cimenter l’architecture de l’euro. N’oublions pas non plus le « Green Deal » européen qui a pour objectif d’arriver à la neutralité carbone d’ici 2050 et qui commence à avoir des conséquences concrètes sur les entreprises.
Enfin, nous avons recentré nos investissements dans la poche des marché émergents et effectué un premier pas sur la bourse locale chinoise. La Chine est la première à être sortie de la crise sanitaire et bénéficie aujourd’hui d’une reprise vigoureuse.

3. La diversification reste une nécessité

Nous continuons de prôner la diversification des portefeuilles. Les éléments ci-dessous font pressentir un alignement des étoiles et donnent lieu à un regain d’optimisme sur les bourses :
  • l’arrivée du vaccin – qui fait entrevoir le bout du tunnel de la crise sanitaire ;
  • la transition politique américaine – qui laisse espérer un apaisement des tensions géopolitiques ;
  • l’émission de la première obligation commune en Europe – qui devrait cimenter l’architecture de l’euro.
Dans un tel contexte, il serait tentant de se plonger dans les dernières tendances boursières et de concentrer les portefeuilles pour maximiser le rendement en faisant fi des risques. Sauf que la bourse est par essence le domaine de l’imprévisible… C’est justement dans un tel contexte qu’il faut maintenir les positions en actifs diversifiants et gérer en tenant compte des fluctuations possibles. Ces positions ne doivent pas être jugées isolément, mais comme faisant partie d’une construction de portefeuille apportant, nous l’espérons, une protection au moment des baisses boursières. Ces actifs diversifiants, nous les choisissons avec soin : l’or, le yen , les obligations d’Etat et les valeurs cycliques. Ces dernières, que l’on retrouve dans l’industrie ou les matières premières, ont vu leurs bénéfices s’écraser cette année (en Europe, on estime que les bénéfices des entreprises industrielles pourraient baisser de 58 % en 2020 et dans l’énergie de 85 %). Un vaccin facilitera le retour progressif à la normale de la croissance économique et donc des bénéfices de ces entreprises.

4. Sélectivité sur le marché du crédit

L’intervention des banques centrales et les plans de soutien aux banques ont permis au marché du crédit de retrouver une certaine sérénité depuis le déclenchement de la crise sanitaire et les spreads se sont fortement resserrés. Certaines opportunités subsistent sur le marché du crédit aux entreprises, même si la sélectivité est de mise dans le choix des nouvelles émissions. Les révisions à la baisse des notes de crédit restent relativement limitées sur le segment Investment Grade et concernent surtout les entreprises les plus soumises aux mesures de restriction liées au coronavirus. La BCE continue d’acheter des obligations, y compris des obligations d’entreprises (via le CSPP et le PEPP) et a annoncé l’extension du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme), ce qui apportera un soutien supplémentaire au marché.

5. La prise en compte de la baisse du dollar

Depuis le début du troisième trimestre, le dollar s’est affaibli. Les rendements obligataires américains se sont effondrés et ont fait fondre la prime de rendement dont bénéficiait la devise américaine. En outre, le sentiment des investisseurs vis-à-vis de l’Europe s’est nettement amélioré grâce au fonds de relance de la Commission européenne. Nous pensons que le dollar peut encore baisser à moyen terme. La Fed a exprimé explicitement sa volonté de laisser l’inflation dépasser son objectif. Cette évolution aura le double effet de réduire encore plus l'écart de taux réel entre la zone euro et les États-Unis et de créer une augmentation de l’offre globale de dollars.
¹ La prime de risque des actions compense l’investisseur pour le risque qu’il prend de subir les fluctuations boursières. Elle est souvent calculée en déduisant le rendement à dix ans des obligations sans risque du rendement bénéficiaire d’un titre.
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