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L’information financière, nouveau pétrole de la Bourse?

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
L’actualité boursière n’a pas fini de nous surprendre. Coup sur coup, nous avons eu deux annonces importantes cette semaine. L’une faite ce lundi 30 novembre aux Etats-Unis, avec le rachat par Standard & Poors (ou plutôt S&P Global) de IHS Markit. Et puis, l’autre ce mercredi 2 décembre avec la rumeur de la confirmation imminente du rachat de Refinitiv par la bourse de Londres (London Stock Exchange).
La première question à se poser, c’est pourquoi ces annonces sont-elles importantes et quels est leur point commun ?
  • S&P Global est quand même l’entreprise qui publie les fameux indices S&P 500 et le Dow Jones. C’est aussi l’une des 3 grandes agences de notation mondiale (avec Fitch et Moody’s). En chiffres, c’est aussi très impressionnant : 6,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires et une valorisation boursière de 80 milliards de dollars. La société IHS Markit est tout aussi connue des spécialistes puisqu’elle publie les statistiques économiques que nos analystes financiers écrémons pour connaître les tendances macro. Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4 milliards de dollars de CA et 40 milliards de valorisation.
  • Quant à l’autre opération, il s’agit du rachat par un organisme boursier avec une entreprise qui émane d’une ancienne agence de presse (puisque Refinitiv est sorti en 2018 de Thomson Reuters qui en détient toujours 45 %).
Ces deux annonces témoignent de grands mouvements dans le secteur financier.

Digitalisation de la finance

Maintenant que les acteurs sont présentés et définis, il nous faut d’abord contextualiser ces mouvements boursiers. Souvenons-nous que le traitement de l’information financière a de tout temps été un facteur important pour la finance. C’est l’évidence même, il n’est pas possible de prendre de bonne décision d’investissement si on n’est pas bien informé. Or, avec l’évolution des technologies – et en partie avec la digitalisation – la nature de l’information et donc la nature de l’information financière, change profondément. Mais au fond, c’est quoi la digitalisation ? C’est l’empreinte digitale que les agents économiques laissent derrière eux dans leurs interactions les uns avec les autres. Cette empreinte peut aussi être utilisée et est utilisée pour extraire de l’information intéressante. Prenez le cas des informations liées à l’évolution du PIB. Plus besoin d’attendre des chiffres datés, aujourd’hui, grâce aux algorithmes, il est possible de suivre quasi en temps réel, l’évolution d’un indicateur comme la mobilité pour savoir s’il y a une reprise ou pas. Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres !

Regroupements

Reste que ces développements suscitent des réactions différentes auprès des géants de l’information financière.
  • Dans le cadre du rapprochement entre Standard & Poors et Markit, nous sommes en présence d’une concentration horizontale qui permettra à la nouvelle entité d’améliorer son offre et d’élargir la clientèle de base.
  • En revanche, dans le cadre du rachat de Refinitv par la bourse de Londres, nous sommes plutôt face à un mouvement d’intégration verticale. Et d’ailleurs, ce n’est pas pour rien que la commission met autant de temps à se prononcer.

Le secteur financier est beaucoup plus large que les banques et offre une multitude d’opportunités.

Valeurs bancaires

L’investisseur pourrait s’interroger légitimement sur la pertinence de ces développements  : à première vue, le secteur financier n’a pas été très performant ces derniers temps en Bourse. L’investisseur méfiant par nature a raison car l’évolution n’a pas été bonne pour les banques traditionnelles : elles ont perdu 30 % de leur valeur sur les 15 dernières années. Pire encore, les taux d’intérêt à zéro leur laissent prévoir peu de perspectives intéressantes. Mais hors du secteur bancaire, le secteur financier se porte plutôt bien. Les spécialistes regroupent toutes ces entreprises au sein d’un grand secteur dénommé « services financiers ». L’évolution boursière de ce secteur – large et disparate – et qui regroupe toute la finance en dehors des banques, a été spectaculaire. En effet, il s’agit d’un doublement des cours en bourse durant ces 15 dernières années.
En conclusion, l’investisseur doit garder à l’esprit que le secteur financier est beaucoup plus large que les banques et offre une multitude d’opportunités.
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