Le graphique montre l’évolution du chiffre d’affaires mensuel, lissé sur trois mois, des plus grands acteurs du secteur. Clairement, il y a des périodes de hausses (« boom ») et des périodes d’effondrement (« bust »).
Le graphique montre par exemple l’effondrement des revenus après la bulle internet de 1999-2000 ou la Grande Crise Financière de 2007-2008, avec des revenus qui peuvent perdre jusqu’à 40%.
Mais les périodes de croissance peuvent être tout aussi spectaculaires avec des hausses de chiffre d’affaires de 40 %, voire 60 % après la grande crise financière.
Mais qu’est-ce qui provoque ces crises ? Souvent des périodes d’excès résultant en une surcapacité et la nécessité d’écouler les stocks qui fait pression sur les prix.
Mini-crise
D’ailleurs, aujourd’hui, nous constatons que ce secteur est en train de sortir d’une mini-crise (mini à l’échelle des crises qu’il a déjà connu)
Pour rappel, cette mini-crise a débuté à l’été 2018 suite à la combinaison de trois phénomènes :
1. Une période d’excès classique en 2017 et jusqu’à l’été 2018, qui avait mené l’industrie vers son pic de revenus grâce à l’explosion de la demande de composants électroniques pour les smartphones et dans l’automobile. Comme toujours, après l’excès vient la crise.
2. Le début des effets des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis qui a auguré d’une période de grande incertitude pour ces producteurs. N’oublions pas que ces composants sont au cœur du rideau de fer technologique qui est en train de se construire entre la Chine et les Etats-Unis. Peu de personnes en sont conscientes, mais les circuits intégrés sont devenus le premier poste d’importation des Chinois, devant le pétrole !
3. 3. Un début de ralentissement économique suite à politique de hausse des taux d’intérêt directeurs menée par la Fed à cette époque.
Bien entendu, qui dit crise, dit aussi « à quand la sortie de crise ? ».
D’abord, nous constatons qu’après une baisse des revenus de 12% en 2019, l’année 2020 a été caractérisée par un retour d’une modeste croissance (+6%). Ensuite, nous nous attendons à une reprise de +8% cette année et +8% l’année prochaine.
Lacs de données
Ces prévisions n’enlèvent rien au fait que ce secteur va rester cyclique.
Mais en dépit de ce constat, il y a certains sous-segments qui bénéficient d’une tendance lourde, celle des données (« data »). La production de données est en train d’exploser. Les spécialistes parlent de BIG DATA ou de DATA LAKES (de lacs de données). Pourquoi ? Du fait, de la digitalisation de nos économies, c’est-à-dire de l’empreinte digitale que les agents économiques laissent derrière eux dans leurs interactions les uns avec les autres à travers des senseurs, sur les sites, sur les applications, etc. Les gagnants de la digitalisation sont ceux qui arriveront à interpréter efficacement cette l’information et réussiront à améliorer les produits et les services.
Pour vous donner une idée, la croissance des données générée par les agents économiques augmente de 25% par an. En d’autres mots, le volume de données va donc quadrupler dans les cinq prochaines années pour atteindre 175 zettabytes (1,000 Mds de Mds de bytes) grâce à l’amélioration de la capacité à mieux capter les données.
En conclusion, l’investisseur pourra difficilement sous-estimer l’importance des semi-conducteurs. Ne serait-ce que parce que ce secteur va être le moteur permettant d’analyser ce lac de données.