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L’impact boursier du plan de soutien de Joe Biden

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
Quel est l’impact possible du plan de soutien de 1.900 milliards de dollars de Joe Biden sur la Bourse et l’inflation ?
Les commentateurs boursiers craignent la formation de bulles sur les marchés financiers. A tort ou à raison ? Comme toujours, la réponse est nuancée. Il est clair qu'on peut vraiment parler d'excès ici et là. Si l'on examine les mouvements récents des prix des actions Tesla ou les hausses du cours du bitcoin, nous pouvons dire qu’il y a sans doute des exagérations.

Bulle ou pas bulle ?

Mais, nous ne pensons pas qu'il y ait une véritable bulle sur les marchés actions. Les actions américaines sont celles qui attirent le plus l'attention à cet égard. Mais bien sûr, les actions technologiques ont joué un rôle haussier avec un poids important dans ce domaine. D’autant plus fort que ces valeurs technologiques sont à l’origine d’un excellent parcours. Mais même si ces valeurs devaient sous-performer, nous voyons de bonnes raisons de continuer à investir dans les actions. La raison ? Nous tablons sur un scénario de base d'une reprise raisonnablement forte après la fin du printemps et le début de l'été. Et nous tablons également sur la poursuite d'une politique monétaire accommodante et des mesures de soutien budgétaire. D’ailleurs, ce dernier point fait actuellement l'objet d'un débat intense aux États-Unis. Un plan global de soutien fiscal devrait être annoncé prochainement.

Plan Biden

Reste à s’interroger sur le contenu éventuel de ce plan. D’abord, le montant mis sur la table est énorme car le président Biden a proposé un plan d'aide de 1.900 milliards de dollars. Il nous faudrait aller trop loin pour expliquer en détail ce qu'il contient. Mais en gros, on peut distinguer trois composantes :
  • primo, des mesures de contrôle de la pandémie (y compris la vaccination, le soutien à l'éducation ;
  • secundo, un soutien aux revenus des Américains (augmentation des allocations pour les chômeurs + soutien aux États et aux collectivités locales) ; et
  • tertio, des chèques de relance d'une valeur d'environ 1.400 dollars par Américain, mais uniquement pour ceux qui se trouvent en dessous d'un certain niveau de revenu.
Bien entendu, pareille somme de 1.900 milliards, cela représente environ 8,5 % du PIB américain. Mieux encore, ces 1.900 milliards sont également deux fois plus élevés que l'estimation du retard d’activité économique aux États-Unis aujourd'hui par rapport à la situation pré-pandémie. Ce plan de soutien est donc tout sauf anecdotique.

Surchauffe

Et donc, selon certains économistes (comme Larry Summer de Harvard ou Olivier Blanchard, l’ancien économiste en chef du FMI), il y a un risque de surchauffe et donc une probabilité d'une inflation plus élevée, surtout si le salaire minimum devait doubler, passant de 7,5 à 15 dollars de l'heure. Les deux économistes en question plaident donc en faveur d'un plan de soutien moins important.
D'autres économistes, dont Paul Krugman et également Janet Yallen, sont plus modérés et soulignent que le salaire minimum devrait être considéré comme une aide au revenu et à la santé, plutôt qu'une stimulation. Nous préférons pour notre part, cette deuxième interprétation, mais s’il faut garder à l’esprit que les risques d'inflation augmentent à la fois à court et à long terme.
En effet, l’autre question qui vient également à l’esprit est la suivante : Jusqu'où ira l'inflation si elle redémarre ? Personne ne peut répondre précisément à cette question. À court terme, un certain nombre de facteurs temporaires poussent l'inflation à la hausse. Mais la Fed y veillera. Mais même à long terme, nous nous attendons à une inflation plus élevée, sans doute durablement plus élevée. Selon nous, l'objectif officiel des banques centrales de 2 % d’inflation est dépassé. Ce n'est pas problème en soi, car la Fed cherche explicitement des taux d'inflation pour compenser quelque peu l'absence d'inflation au cours de la dernière décennie. Mais même si l'inflation risque d'augmenter considérablement en raison d'une réelle surchauffe, il n'y a pas de raison a priori de paniquer. La raison ? La Fed peut encore resserrer sa politique monétaire. Certes, cela pourrait entraîner une volatilité sur le marché, mais ceux qui ont été attentifs au cours de la dernière décennie savent que la volatilité est toujours présente.

Portefeuille boursier

Reste à voir maintenant quelles sont les implications pour les portefeuilles d'investissement ?
Le scénario dans lequel la Fed devrait intervenir et resserrer sa politique n'est pas le scénario de base. Il ne peut cependant pas être complètement ignoré. Comment se préparer à un tel scénario ? Nous consacrons une partie de nos portefeuilles diversifiés aux entreprises de l'économie réelle (industriels, matériaux, énergie). Nous avons également des investissements dans de petites entreprises - les "petites capitalisations" - car elles sont généralement plus exposées à l'économie réelle locale.
Il est clair que la condition pour qu'un tel scénario se concrétise est celle d'une économie qui s'améliore / se développe. En effet, même si la volatilité survient lorsque le marché réagit au retrait des liquidités, ce phénomène devrait être temporaire. Parce que ce qui est bon pour l'économie est bon pour le marché boursier.
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