Vous qui êtes profondément optimiste, quel est votre état d’esprit dans le contexte actuel ?
Mon état d’esprit a de vraies raisons de changer chaque matin puisque tous les jours, on nous annonce des choses plus compliquées, des contraintes renforcées et une absence de liberté supplémentaire, de perspectives, de capacités à faire des projets. C’est là que le mindset peut faire toute la différence. En période de crise ou pas, d’ailleurs.
Justement, d’où vous vient cet état d’esprit positif ?
Contrairement à ce qu’on pense, j’affirme que c’est quelque chose qui se décide. Je suis né dans une famille où mon père a hérité d’une entreprise familiale, contre sa volonté, qu’il a détestée toute sa vie et où ma mère qui me disait « Ne sois jamais entrepreneur ». Donc, cela prouve qu’on n’est pas forcément sous l’influence de quoi que ce soit ! Je me rends compte que j’ai fondamentalement en moi quelque chose qui est de l’ordre du rejet de toute forme de contrainte et que la liberté est pour moi fondamentale. En tant qu’entrepreneur, on n’est jamais totalement libre parce qu’on dépend de ses clients, ses banquiers, mais on est indépendant. C’est un choix que j’ai fait et qui m’a renforcé.
Quel est votre rapport à l’adversité ?
« Je ne nie pas l’adversité, mais je refuse d’y voir une fatalité » est une citation qui m’inspire beaucoup. En fait, l’adversité est un truc formidable, car elle vous renforce. Et je n’avais jamais vécu l’adversité avant mes premiers échecs d’entrepreneur (ndlr : il est le fondateur de Columbus café, première chaîne de coffee shop à s’être implantée en France, qu’il a quitté depuis). Le rêve s’est brisé au début, mais l’énergie, l’envie, la passion et la vision étaient toujours présentes. Et là, j’ai découvert que, quand on est animé par un rêve, on a des ressources en soi qui sont considérables. Quand votre rêve est puissant, il n’y a pas beaucoup d’obstacles sur votre chemin. Et on ne connaît pas l’intensité de cette adversité tant qu’on ne l’a pas vécue. Ce furent les dix années les plus passionnément difficiles de toute ma vie. Et c’est ça que les entrepreneurs savent mieux que les autres : étant donné qu’ils ne sont pas protégés, ils ont l’obligation de se réinventer en permanence.