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Philippe Bloch, l’entrepreneur optimiste : « L’adversité a le pouvoir de nous rendre plus fort »

Frédéric Bouchat - Director Private Banking Hainaut
A l’encontre du discours catastrophiste ambiant, Philippe Bloch est convaincu que nous pouvons rebondir de façon spectaculaire si nous le décidons. A condition d’avoir des rêves, du courage et de retrousser ses manches. Résolument optimiste, cet entrepreneur français, conférencier, auteur - son dernier ouvrage s’intitule « Ce sera mieux après… sauf si on est trop cons ! » -, partage avec nous ses réflexions, ses expériences et ses leçons de vie. Entretien avec un homme libre et profondément inspirant.

Vous qui êtes profondément optimiste, quel est votre état d’esprit dans le contexte actuel ?

Mon état d’esprit a de vraies raisons de changer chaque matin puisque tous les jours, on nous annonce des choses plus compliquées, des contraintes renforcées et une absence de liberté supplémentaire, de perspectives, de capacités à faire des projets. C’est là que le mindset peut faire toute la différence. En période de crise ou pas, d’ailleurs.

Justement, d’où vous vient cet état d’esprit positif ?

Contrairement à ce qu’on pense, j’affirme que c’est quelque chose qui se décide. Je suis né dans une famille où mon père a hérité d’une entreprise familiale, contre sa volonté, qu’il a détestée toute sa vie et où ma mère qui me disait « Ne sois jamais entrepreneur ». Donc, cela prouve qu’on n’est pas forcément sous l’influence de quoi que ce soit ! Je me rends compte que j’ai fondamentalement en moi quelque chose qui est de l’ordre du rejet de toute forme de contrainte et que la liberté est pour moi fondamentale. En tant qu’entrepreneur, on n’est jamais totalement libre parce qu’on dépend de ses clients, ses banquiers, mais on est indépendant. C’est un choix que j’ai fait et qui m’a renforcé.

Quel est votre rapport à l’adversité ?

« Je ne nie pas l’adversité, mais je refuse d’y voir une fatalité » est une citation qui m’inspire beaucoup. En fait, l’adversité est un truc formidable, car elle vous renforce. Et je n’avais jamais vécu l’adversité avant mes premiers échecs d’entrepreneur (ndlr : il est le fondateur de Columbus café, première chaîne de coffee shop à s’être implantée en France, qu’il a quitté depuis). Le rêve s’est brisé au début, mais l’énergie, l’envie, la passion et la vision étaient toujours présentes. Et là, j’ai découvert que, quand on est animé par un rêve, on a des ressources en soi qui sont considérables. Quand votre rêve est puissant, il n’y a pas beaucoup d’obstacles sur votre chemin. Et on ne connaît pas l’intensité de cette adversité tant qu’on ne l’a pas vécue. Ce furent les dix années les plus passionnément difficiles de toute ma vie. Et c’est ça que les entrepreneurs savent mieux que les autres : étant donné qu’ils ne sont pas protégés, ils ont l’obligation de se réinventer en permanence.

Surprotéger affaiblir, entreprendre aguerrit.

C’est quoi la clé pour rebondir justement ?

Penser autrement. Décaler son regard. S’inspirer de celui des autres. Je prends souvent cette anecdote d’un ascenseur qui montait trop lentement les étages. Tout le monde se disait qu’on allait changer l’ascenseur pour qu’il aille plus vite. Compliqué et cher. Oui, mais comment dans ce cas occuper les gens pour éviter qu’ils ne s’ennuient ? En mettant des miroirs ! C’est la parfaite illustration de ‘think out of the box’. Face aux obstacles, l’imagination reprend le pouvoir.

Quelles sont les grandes tendances à venir dans le monde de l’entreprise ?

Je pense que les modèles et les besoins vont beaucoup évoluer. La qualité du service de manière générale a beaucoup progressé, mais plus grâce à la technologie que par l’humain. La technologie devient une commodité. Et quand tout le monde aura accès à la technologie, ce sera par des qualités de différenciation humaines qu’on fera la différence. Les soft skills. Pour moi, les entreprises qui vont s’en sortir, ce sont celles qui vont comprendre que la technologie, la data, tout ce qui facilite la vie, doit être impérativement mis en œuvre avant tout le monde et mieux que les autres. Mais ce sera insuffisant si, dans l’expérience client, il manque le facteur humain. Et cela sous-entend redonner du pouvoir aux femmes et aux hommes.

Ce qui fait partie de la responsabilité du manager…

Un manager, c’est quelqu’un qui est choisi par un patron pour atteindre des objectifs, lequel lui donne les moyens d’y arriver avec une équipe. Le leader, c’est quelqu’un qui est visionnaire, charismatique, qui aime partager, qui va créer un climat de confiance pour que les équipes donnent le meilleur d’elles-mêmes dans un climat de liberté. Contrairement au manager qui tient sa légitimité de son patron, le leader tient la sienne de son équipe.

Si vous êtes une entreprise de leaders, avec de la vision, du sens et de la techno, vous êtes une entreprise gagnante

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Qu’est-ce qui distingue une expérience client réussie d’une expérience ratée ?

Plus les entreprises grandissent, plus elles créent de la complexité et des processus. Et c’est normal. Le drame, c’est quand ces processus vont à l’encontre du bon sens. Les entreprises qui vont réussir sont celles qui privilégieront les valeurs et le bon sens aux processus. Ce sont les clés d’une expérience client réussie.

Qu’en est-il de la culture d’entreprise ? Comment fait-on pour la maintenir avec le télétravail qui se généralise ?

Je n’ai pas de formule magique, mais je pense que continuer à créer du lien est indispensable. Comme prendre un café virtuel tous les matins. Pour des raisons économiques, on va revendre des espaces de bureaux et le télétravail va devenir la norme. Là aussi, il faut repenser le monde du travail. Et c’est un défi formidablement excitant ! Dans le changement, les gens voient toujours ce qu’ils perdent et jamais ce qu’ils gagnent. Demain, le vrai rôle d’un dirigeant, compte tenu de l’ensemble des choses qu’on va devoir modifier ou faire évoluer, c’est de mettre avant les choses positives, la façon dont on va les gérer. Créer des codes, des rites. Inventer de nouveaux moments d’échange. Continuer à parler à ses clients. Car ne plus prendre la parole, c’est le risque de se faire oublier. Or, c’est crucial de rester visible lors d’une phase de changement.

Qu’est-ce qui vous fait tenir et vous inspire chaque jour ?

Mettre mon énergie à la bonne place. Je refuse de mener des combats inutiles. Par exemple, j’ai arrêté de me plaindre, car ça ne sert à rien, à part consommer de l’énergie négative !
L’audace. Si on commence à avoir peur du risque, il n’y aura plus d’innovation ! Vivre est dangereux, mais l’accepter, c’est précisément ce qui nous rend plus fort.
La ténacité. Mon leitmotiv : ne jamais abandonner, quoi qu’il advienne. « Les gagnants n’abandonnent jamais. Seuls ceux qui abandonnent ne gagnent jamais. »
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