Nos experts suivent de près les évolutions macro-économiques et les marchés financiers.

Troisième confinement : l’impact sur la Bourse et les valeurs cycliques

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
La Belgique en est à son troisième confinement, la France et d’autres pays européens sont dans des situations similaires, et pendant, ce temps, les bourses, malgré quelques variations à la baisse, se portent bien. D’où vient ce paradoxe ?
Face à la pandémie, les réponses apportées n’ont pas été univoques. La Chine, par exemple, a imposé très rapidement des mesures sanitaires restrictives très fortes et semble avoir tourné la page de l’épidémie. Du moins, selon les chiffres officiels. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les autorités locales ont tout misé sur le vaccin. Leur stratégie semble à l’heure actuelle démontrer son efficacité puisqu’un tiers de la population adulte est déjà vaccinée et que ce taux pourrait être de 50 % d’ici quelques semaines. En revanche, la bonne vieille Europe se retrouve – comme souvent hélas – au milieu du gué. Nos autorités gouvernementales semblent avoir développé une stratégie basée sur un mélange subtil entre demi-restrictions et un tempo de vaccination assez tiède.

Divergences

Le résultat de ces réactions divergentes au niveau sanitaire se voit aussi sur le plan économique.
  • La Chine a retrouvé et même dépassé son niveau de croissance pré-pandémie.
  • L’activité aux Etats-Unis est en pleine accélération. Elle est d’ailleurs alimentée par des plans budgétaires massifs et successifs. Avec à la clé, un solide soutien à la consommation locale (70 % du PIB).
  • En Europe, nous sommes hélas plutôt dans un scénario de report de la reprise. D’après les premières estimations, ce retard au démarrage pourrait perdurer jusqu’à l’été avec un premier et un deuxième trimestre sans croissance. Les estimations en question tablent sur un impact de 1% sur la croissance (3% au lieu de 4%) pour 2021, et avec un rattrapage du niveau d’activité pré-pandémie plutôt pour la deuxième moitié de 2022 et avec une augmentation des déficits modérée (0,5 %) mais largement financés par la BCE (Banque centrale européenne). Notons que la BCE table de son côté sur un rattrapage pour la fin de cette année.

Bourse

Sur le plan boursier, les bourses européennes ont réagi aux nouvelles mesures restrictives mais de manière modérée.
A cela, deux raisons :
  • D’abord, l’impact économique européen est mesuré comme expliqué supra, et puis la consommation continuera d’être soutenue par le soutien apporté par les gouvernements à la demande.
  • Ensuite, la bonne santé de l’économie mondiale (notamment américaine et chinoise).

Valeurs cycliques

Par ailleurs, la reprise mondiale perdure malgré la situation particulière de l’Europe. De plus, les entreprises cycliques sont très bien représentées au sein des indices boursiers européens (également l’indice Belge). Or, ces entreprises cycliques sont très sensibles à la croissance de l’économie mondiale, ne serait-ce que via leurs exportations vers la Chine et les Etats-Unis. Mais c’est clair, la crise sanitaire a créé des dynamiques particulières dans les sous-secteurs.
Passons certains d’eux au tamis.
  • Les matières premières : elles ont rattrapé leur retard après un énorme plongeon en mars 2020. Nous constatons qu’elles se négocient aujourd’hui au-dessus de leurs niveaux, ce qui implique clairement que la demande est supérieure à l’offre. Toute la chaine de production est aux prises avec des pénuries, en partie provoquée par les mesures corona. En clair, la machine est quelque peu grippée. En outre, l’Asie connait une nouvelle croissance soutenue, de sorte qu’il n’y a plus de déclin au niveau mondial. La meilleure preuve, c’est que le prix du pétrole a été multiplié par 3 depuis le point bas atteint en avril 2020. Résultat : des acteurs belges comme Umicore (recyclage) mais aussi un Aperam, Arcelor Mittal bénéficient de ces hausses de prix.
  • L’amélioration de l’économie mondiale implique aussi une demande soudaine et presque trop forte pour le transport. Et cela se traduit par des taux de fret élevés, des prix du papier élevés, etc. La question cruciale en ce moment est de savoir si les acteurs de l’industrie ont assez de pouvoir sur leurs clients pour répercuter cette hausse des prix sur ces derniers.
  • Les entreprises industrielles bénéficient d’une énorme demande et devraient probablement être en mesure d’augmenter leurs prix dans les circonstances actuelles en raison de l’augmentation des coûts. En outre, ces entreprises ont ajusté leur structure de coûts durant la crise et procédé à des restructurations. En conséquence de quoi, nous pouvons nous attendre à une amélioration significative des marges. Dans ce registre, nous pensons à des acteurs comme Bekaert et Solvay.
Keep standard of living

Vous voulez vous protéger, vous et votre famille ?

Contactez-nous. Nous évaluerons vos actifs et leur transmission.
Partager l'article
Plus sur ce thème:
Réglementé par l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA) et la Banque Nationale de Belgique | Tous droits réservés 2024, Degroof Petercam