Sans la coopération entre les Etats et les banques centrales, la plupart des plans de relance ne seraient pas possibles aujourd’hui. Et ce qui vaut au niveau mondial vaut également pour les Etats-Unis. Très clairement, les 3 grands plans de relance américains n’auraient pas pu voir le jour sans l’aide directe de la banque centrale américaine (Fed).
Pour rappel, les 3 plans sont :
- American Rescue Plan – plan de soutien de la demande
- American Jobs Plan – plan d’investissement et de relance (aussi dénommé plan d’infrastructure)
- American Families Plan – comme son nom l’indique, c’est un plan de soutien et de redistribution
A l’inverse des plans européens qui se font attendre, le premier plan américain est déjà passé par les Chambres et a été voté en mars. Son financement est assuré par l’emprunt. Quant aux deux autres plans, ils ont également été annoncé en mars et avril dernier. Mais leur financement se fera par des hausses d’impôts sur les sociétés et sur les personnes les plus aisées.
Accélération de la croissance
Bien entendu, pareils plans vont mécaniquement contribuer à accélérer la croissance économique qui est déjà bien repartie avec la vaccination massive des citoyens américains. D’ailleurs, les statistiques le montrent, la stratégie vaccinale et le stock d’épargne cumulée (épargne forcée) ont déjà un impact non négligeable sur les dépenses des ménages. En réalité, Joe Biden met sous tension son économie et ses plans contribuent à renforcer ces dépenses ainsi que les investissements des entreprises. Le résultat ? La croissance économique aux Etats-Unis est attendue autour de… 7% pour 2021.
Hausse des impôts
L’originalité des deux derniers plans repose sur le fait qu’ils seront financés par une hausse des impôts sur les sociétés et sur les citoyens les plus aisés. C’est une rupture historique et culturelle pour un pays plutôt rétif aux impôts. Pour l’heure, cette hausse de la pression fiscale (même si elle est ciblée) n’a pas encore été actée par le Congrès. Les plans seront sans doute soumis au vote à la majorité absolue et rappelons que cette majorité au Sénat est mince. En clair, il suffirait qu’un seul Démocrate refuse de voter en faveur de ces impôts pour que la belle mécanique se grippe.
Et en Bourse ?
Que ce soit sur l’emploi, les infrastructures ou les ventes au détail, tous ces plans sont de nature à stimuler fortement l’économie américaine. Ils assurent même un certain dynamisme pour quelques années, car les montants évoqués pour ces plans (6000 milliards de dollars au total) seront répartis sur plusieurs années. Et donc, c’est une évidence : ceci est de nature à renforcer le sentiment positif sur le marché boursier américain, marché sur lequel nous sommes déjà surpondérés.
Forcément, le plan d’infrastructure va bénéficier aux entreprises locales. N’oublions pas que ce sont des entreprises des secteurs de l’énergie, de l’industrie et de la finance – de taille moindre que les GAFAM – qui ont été les laissés pour compte (voir graphique) dans le rallye boursier des 5 dernières années et qui se négocient au rabais sur le plan historique. Raison pour laquelle nous avons privilégié les plus petites capitalisations.