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Monthly Market News

Monthly Market News septembre 2020 – Tendances sur les marchés

Alexandre Gauthy - Economist
Le mois de septembre a surtout été marqué par la faible performance des actions technologiques américaines, qui avaient pourtant propulsé la bourse américaine à de nouveaux records les mois précédents. Le dollar s’est renforcé, mais l’or a perdu du terrain.

Marchés d’actions : coup de mou pour les actions de croissance

Septembre fut un mois négatif pour la plupart des marchés d'actions. Après des performances positives sur cinq mois consécutifs (en dollar américain), les actions américaines ont finalement reculé en septembre. Après avoir propulsé les actions américaines de leur creux du mois de mars à de nouveaux records historiques, les actions de croissance (et surtout les technologiques) ont tiré le S&P 500 à la baisse en septembre. Le célèbre top 5 (Facebook, Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet/Google) a perdu en moyenne 15 % entre le point le plus haut et le point le plus bas du mois, sans véritable raison apparente. Reste que les valorisations de ces actions étaient entre-temps devenues relativement élevées et que celles-ci avaient attiré beaucoup de capitaux ces derniers mois.
Les actions européennes se sont également légèrement repliées, mais ont continué à fluctuer autour du niveau des derniers mois. Pourtant, l’Europe semble être redevenue un nouveau foyer d’infections. La forte augmentation des cas de coronavirus dans de nombreux pays (surtout en France, en Espagne et au Royaume-Uni) ont ravivé le spectre d’un impact plus important sur l’activité économique. Des nouvelles positives nous sont toutefois parvenues à propos du développement d'un vaccin (Pfizer prévoit un vaccin potentiellement d'ici la fin de cette année). Le sentiment des investisseurs a été quelque peu refroidi par l'absence de prolongation des mesures de soutien au Congrès américain, et certains ont jugé la dernière réunion de la Réserve fédérale décevante. Les élections présidentielles américaines nourrissent également le sentiment d’incertitude des investisseurs.
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Marchés obligataires : calme plat

Les taux sur les obligations de référenceobligations de référence allemandes et américaines évoluent depuis avril dans une tendance horizontale, autour de respectivement -0,50 % et 0,65 %, et cela n'a pas changé en septembre. Les programmes d’achats des banques centrales ainsi que leur guidance en termes de taux courts apportent une stabilité sur les taux longs. L’inflation de base a atteint un plus bas historique à seulement 0,2 % dans la zone euro. La baisse récente de l’inflation ne fait qu’accroître la probabilité d’une augmentation/extension du programme d'achat d'obligations avant la fin de l’année.
Les spreadsspreads des pays du sud de la zone euro se sont encore contractés. En Italie, le parti d’opposition La Ligue n’est pas parvenu à renforcer sa position lors des dernières élections régionales, ce qui laisse espérer une certaine stabilité politique dans le pays.
En septembre, les spreads des obligations d’entreprises ont augmenté légèrement dans le segment des titres de qualité « Investment grade » et un peu plus dans le segment du haut rendement (« High yield »). Cela a surtout été le cas durant la seconde quinzaine du mois, en ligne avec l’accroissement général de l’aversion pour le risque observée sur les marchés.
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Banques centrales : rien de vraiment neuf

Lors de sa première réunion après l’annonce de la redéfinition de son objectif d’inflation (inflation moyenne de 2 % sur une période indéterminée), la Réserve fédérale américaine a fait le point sur ses prévisions relatives au taux directeur (le « dot plot »). Selon la prévision médiane des membres de la Fed, le taux devrait rester proche de zéro jusque fin 2023 au minimum. La Fed n’a donné aucune indication sur une éventuelle extension de son programme d’achat d’obligations.
La Banque centrale européenne ne se montre pas encore très préoccupée par l'appréciation de l'euro et de ses conséquences négatives sur l'inflation. La banque centrale japonaise a également laissé sa politique inchangée et s’est montrée relativement positive par rapport à la situation économique.
Dans le courant de l’année prochaine, le successeur de Shinzo Abe au poste de Premier ministre, Yoshihide Suga, devrait remplacer deux membres du conseil d'administration de la Banque du Japon (dont le mandat arrive à échéance) par de nouveaux membres favorables à une politique monétaire souple. Reste à savoir si cela entraînera une baisse des taux.
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Devises : devise chinoise forte

Après plusieurs mois de recul, le dollar s'est renforcé en septembre. La Réserve fédérale a certes adapté son objectif d’inflation, mais elle n’a pas encore pris de mesure monétaire supplémentaire. En outre, dans la perspective d’élections présidentielles « agitées » aux États-Unis, le dollar est toujours considéré comme une « monnaie refuge ». Dans un même temps, l’euro est loin de s’être affaibli. La devise européenne s’est renforcée par rapport à la plupart des autres devises, à l’exception du yen. La banque centrale suisse a répété qu’elle était prête à intervenir davantage sur le marché pour contenir la vigueur de la monnaie. Les couronnes norvégienne et suédoise se sont dépréciées à la suite des déclarations prudentes des banques centrales.
La livre sterling s’est considérablement affaiblie par rapport à l’euro et est retombée dans le bas de la fourchette dans laquelle elle fluctue depuis le référendum sur le Brexit de 2016. Les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni restent très difficiles. Le projet de loi sur le marché intérieur (« Internal Market Bill ») du gouvernement britannique risque de rendre la conclusion d'un accord commercial encore plus compliquée. Ce texte permettrait au gouvernement de ne pas appliquer certaines parties de l’accord de sortie (« Withdrawal Agreement ») relatives à l’Irlande du Nord et entraînerait l’apparition d’une frontière dure entre la république d’Irlande et l'Irlande du Nord.
Le renminbi chinois s’est renforcé en septembre, poursuivant ainsi la tendance à la hausse de ces derniers mois. Depuis mai, le renminbi a progressé de 5 % par rapport au dollar. La reprise plus rapide en Chine que dans d’autres économies, l’avantage de taux par rapport à d’autres devises importantes et la position extérieure particulièrement favorable (excédent du compte courant) soutiennent la devise.
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Matières premières : l’or noir a perdu du terrain

La « ruée vers l’or » qui a propulsé le cours du métal à un nouveau record historique en août semble s’être arrêtée. Les attentes implicites d’inflation, probablement devenues un peu trop élevées aux États-Unis ces derniers mois, ont légèrement reculé et l’absence de nouvelles mesures de stimulation monétaires par les banques centrales ainsi qu’un dollar un peu plus robuste ont conduit à des prises de bénéfices sur l’or.
Le prix du pétrole a perdu beaucoup de terrain surtout pendant la seconde quinzaine du mois, mais est provisoirement parvenu à se maintenir au-dessus de 40 dollars le baril. Face à la recrudescence du coronavirus dans le monde, la reprise de la demande de pétrole risque de s'essouffler. À l’heure actuelle, cette demande est toujours 5 % inférieure à son niveau pré-corona. En outre, les signes montrent que certains membres de l’OPEP+ respectent moins les restrictions de production.
Les métaux industriels ont cédé un peu de terrain en septembre, après avoir rebondi par rapport à leur creux du mois de mars. L’activité industrielle continue de s’améliorer en Chine, mais la hausse du dollar a pesé sur les cours.
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Après des performances positives sur cinq mois consécutifs, les actions américaines ont finalement reculé en septembre.

Alexandre Gauthy
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